Le quartier central des affaires, ce territoire situé dans l’ouest parisien, Rive Droite, souffre comme partout du contexte économique, mais résiste plutôt bien comparativement au reste de l’Île-de-France.

Le QCA, entre image et réalité

Le QCA constitue un secteur immobilier incontournable, du fait de son prestige et de son histoire. Situé approximativement entre la place de la Bourse, le Louvre et l’Étoile, en suivant les Champs-Élysées et en passant par l’Opéra, il concentre sur un espace réduit de nombreux sièges sociaux et centres de décisions publics, nationaux ou internationaux. Cette concentration offre aux entreprises qui s’y installent un avantage immédiat : la proximité de tous leurs clients, prestataires ou interlocuteurs. Un autre avantage s’y ajoute : l’exceptionnelle desserte en transports qui, tous, convergent vers ce nœud central.

Des locaux de qualité variable

Du fait de ces atouts indéniables, et malgré des loyers élevés, il résiste relativement bien dans le contexte économique actuel. D’après Immostat, la demande placée au premier trimestre 2023 dans le QCA (tout comme dans Paris d’ailleurs) est en baisse de 15% par rapport au premier trimestre 2022 – contre une baisse de 24% si l’on considère l’ensemble de l’Île-de-France.

« On observe une tendance assez récente à quitter le QCA, car les budgets sont plus faibles que l’an dernier et certaines entreprises déménagent en marge du secteur voire en proche banlieue » précise Olivier de Labeau, directeur de la Ligne Bureaux Paris de KEOPS-COLLIERS INTERNATIONAL. « Ainsi, cette année, le QCA ne recueille que 20% de la demande placée en Île-de-France, contre 25% l’an dernier », indique Isabelle Assens, Directeur des Études chez KEOPS-COLLIERS INTERNATIONAL.

De plus, « le marché est animé par des sociétés jeunes qui s’inscrivent dans la nouvelle économie et dans le secteur du web, qui ne sont pas forcément attirées par des quartiers historiques » précise Laure Angelin, directrice générale de Leaseo. « Le QCA continue à regrouper les sociétés de finances, de conseils, juridiques, ou les sociétés internationales pour lesquelles il demeure mal vu de s’excentrer. »

Les prix et projets dans le QCA

Cependant, « si problème il y a pour le QCA sur le marché de la location de bureaux, c’est un problème d’offre plutôt que de demande. Ce secteur est structurellement sous-offreur, en raison de la rareté du foncier et des contraintes réglementaires liées à une qualité architecturale et urbaine exceptionnelle. Il est donc compliqué et cher d’y développer des bureaux » indique Aymeric Sevestre, directeur de l’équipe bureaux Paris de Knight Frank. « Comme, en parallèle, de nombreuses entreprises veulent ou se doivent d’y rester pour des raisons de proximité avec leurs clients, les organes de décision et même leurs concurrents ou encore pour des questions d’image, les candidats à la recherche de bureaux sont pris dans un effet ciseau. On le mesure très bien au travers du taux de vacance, à peine supérieur à 5% sur le QCA, soit le niveau le plus faible de tous les grands centres d’affaires d’Europe. »