Bien que comparativement à une consommation classique de tabac, le recours à la cigarette électronique soit bien moins dommageable pour la santé, son utilisation n’est pas non plus parfaitement bénigne. Alors, les fumeurs qui hésitent à passer le cap significatif du vapotage s’interrogent : ne risqueraient-ils pas ainsi d’échanger un poison pour un autre ? À quoi bon, dans ce cas-là, échapper à Charybde pour se jeter entre les crocs de Scylla ?
Malgré le risque relatif que constitue le vapotage au quotidien, celui-ci n’est rien rapporté à une consommation de cigarette équivalente.
Est-il encore besoin de le préciser, la consommation de tabac, rien qu’en France, est tenue pour responsable de 75 000 décès par an. Soit plus d’un décès sur dix imputable au tabac seulement. Qu’il s’agisse des maladies cardio-vasculaires engendrées par une atrophie des vaisseaux sanguins ou d’une foultitude de cancers mortels touchant les voies respiratoires, la cigarette est à l’origine d’un nombre de morts démentiel en France et partout dans le monde.
Cela tient en partie à la présence de nicotine, mais aussi et surtout à celle des innombrables autres additifs toxiques mélangés au tabac. Acétaldéhyde, acide cyanhydrique, ammoniaque, arsenic, plomb, goudron, mercure, entre bien d’autres produits employés pour la confection d’insecticides, de carburants ou même de poisons comptent parmi les habitudes courantes de dégustation des fumeurs. À ce titre, tout substitut qui puisse seulement s’envisager ne peut se présenter que comme un moindre mal.
Si la présence de certains métaux lourds sont effectivement à répertorier dans les liquides inhalés, ils le sont en quantité bien moindre que pour ce qui est de la cigarette. Les vapeurs qu’engendrent les e-cigarette se veulent excessivement moins nocives que les bouffées de fumées occasionnées par le tabac.
Cependant, tout vapoteur assidu le sait, le vapotage, quand il s’aborde comme purement récréatif, peur ne contenir qu’une quantité négligeable de nicotine. Cela favorise ainsi la possibilité de stopper, si on le souhaite, sa consommation du jour au lendemain. Ce que souhaiteraient bien des fumeurs n’arrivant pas à décrocher de la cigarette.
Seulement, la cigarette électronique, pour le fumeur, n’est pas qu’un moindre mal visant à atténuer les méfaits de ses fumées en les transformant simplement en vapeurs. En effet, et c’est en cela que la cigarette électronique est tant estimée par ceux qui y ont eu recours : elle constitue l’étape de transition toute trouvée pour passer d’une consommation frénétique de tabac à un arrêt total.
Nocive, la cigarette l’est à plusieurs égards. D’abord toxique comme nous l’avons présenté, elle a surtout le défaut flagrant de suggérer l’addiction du fait de la présence considérable de nicotine, une substance réputée pour l’accoutumance qu’elle engendre. Tout fumeur, au moins une fois sans sa vie a un jour envisagé d’arrêter de fumer. Mais l’accoutumance était déjà là, bien présente et la tâche ardue consistant à arrêter de fumer était le plus souvent impossible, même avec une volonté de fer.
L’e-cigarette aura pourtant été victorieuse là où maints palliatifs et autres remèdes de toutes variétés avaient échoué.
Celle-ci a d’abord le mérite de pouvoir permettre à ses usagers de constituer eux-mêmes le dosage des ingrédients qu’ils seront amenés à vapoter. La nuance peut paraître sans importance et même tout à fait dérisoire ; cela, à condition de ne pas prendre la peine de se pencher sur ce qu’implique une telle innovation.
Si le dosage du e-liquide pour cigarette électronique et de la quantité de vapeur expirée peut s’en tenir à un usage récréatif, pouvoir choisir soi-même le taux de nicotine dans son e-liquide devient alors crucial. On le sait, la nicotine est à la source de l’addiction. La difficulté pour un fumeur cherchant à s’en débarrasser étant que son sevrage se veut immédiat et sans transition, rendant la tentative d’arrêter de fumer difficile.
La cigarette électronique, justement, constitue la parfaite méthode de sevrage en douceur. En diminuant petit à petit, selon ses besoins du moment, la quantité de nicotine dans ses e-liquides, le sevrage pourra alors s’effectuer de manière graduelle. Un booster de nicotine correctement choisi par un vapoteur fera la différence entre une tentative brutale – le plus souvent inefficace – d’arrêter de fumer et une méthode aussi douce que parfaitement indolore pour les nerfs.
Pour ces raisons, la cigarette électronique n’est pas meilleure pour la santé seulement parce qu’elle contient une quantité moindre de produit néfastes pour la santé, mais parce qu’elle est une passerelle de choix pour mener tous les fumeurs accoutumés à la nicotine vers un arrêt total du tabac.
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